• Chapitre 3 - Vous avez dit étrange ?

    Chapitre 3 – Vous avez dit étrange ?

     

    Quelques jours sont passés, Esma à toujours cet air inquiet, elle ne parle presque plus. Elle devient de plus en plus blanche, des cernes aux yeux, elle dort en cours. J’ai mal à la tête de plus en plus souvent, mais l’infirmière me dit que c’est normal, si on a un peu de stress, etc ... Et quand je lui en parle elle se dresse et deviens plus pâle.

    Ça sonne ! Enfin voilà la récréation. Nous partons aux casiers. Une salle avec des « cubes à portes » pour mettre nos affaires. Ils ne sont pas bien grands. Je mets mes affaires des heures suivantes.

    Nous sommes toutes seules. Nous ne disions rien. Toujours devant les casiers. Soudain la sonnerie retentit. Tout le monde arrive dans les couloirs, mais personne ne vient ici. Un mal de tête affreux, comme un brouha atroce qui déchire les tympans, en continue. Les portes des casiers s’ouvrent et se ferment, claquent, les casiers volent. Esma se dirige vers la porte et la ferme à clef. Elle s’approche de moi, je suis plié en deux, les mains sur les tempes. Le bruit se rapproche, mais s’arrête, mon mal de tête s’arrête. Je sens un pois, comme si quelque chose me pèse dessus. Je me retourne, les casiers flottent. Le poids est de plus en plus lourd, je m’écroule, je me relève, mais tombe à plat. Mes yeux se ferment, mais je vois Esma se jetée sur moi, les casiers sont de nouveaux à terre.

    Impossible de dire combien de temps sont passé, mais il fait noir, noir total. J’entends, des voix, inquiètes, elles résonnent, vont très vite, enfin trop pour que je les comprends. Soudain, on ouvre mon œil, une lumière forte, je me relève brutalement. Un bruit sourd, quelque chose ou quelqu’un est tombé. Je cligne des yeux pour pouvoir distinguer quelque chose, malgré la forte lumière, la petite femme, que l’on nomme tous l’infirmière est écrouler contre le mur inconsciente. Il y a comme un battement qui vient de ma tête, comme quand j’ai fait quelque chose d’intense. Je regard autour de moi, se sont bien les murs blancs crème, vieillis par le temps qui sont là. Je frotte mes yeux, et regarde de nouveau dans la direction de l’infirmière. Esma est à côté d’elle. Un air bizarre sur son visage, elle est effrayé, mais par qui ? Par moi ? Des images me saisissent, je me vois allongée sur le lit, l’infirmière m’ouvre l’œil et passe la lampe pour voir si mes yeux réagissent, et soudain je me relève, l’infirmière projetée par une force invisible, semblant venir de moi. Je reviens enfin à moi, Esma me regarde.

     

    -Va chercher quelqu’un !

     

    Mais ses lèvres n’ont pas bougées, elle me fixe, en continue, mais ne bouge pas. Elle n’a pourtant pas venté ses talents de ventriloque !

    Nous voilà en cours, de je sais plus, à oui c’est vrai ! De maths ! Je n’écoute rien, je ne comprends plus rien, plus un mot, complètement déconnecter. Ma voisine, Esma, non plus n’écoute pas vraiment. La seule chose que je sache faire c’est dessiner. Bonne idée, le cours passera sûrement plus vite ! Et mince ! Plus de feuilles, et je n’ai pas envie de demander, surtout que la réponse va être à chaque fois « oh Ba mince c’était ma dernière ». Tempi, je ne ferais rien.

    J’ai l’impression que 15 minutes sont passées. Je regarde ma montre seulement 5. Qu’est-ce que le temps est long quand on s’ennuis ! Je regarde le prof, il circule de gauche à droite de la classe tantôt pour prendre un règle, tantôt pour prendre un feutre. Je le regardais, longuement, quand soudain j’entends, avec comme avec un peu d’éco « Quand est-ce qu’elle va se déclencher cette saleté d’alarme ! Ils nous avaient dit quinze heure et qu’il est quinze heure cinq ! Allez ! ». Je sursaute. Esma me regarde, m’ayant sentis sauter sur ma chaise. Elle me demande à voix basse :

     

    -Qu’est-ce qu’il y a ?

    -Rien, prend juste tes affaires, l’alarme incendie va se déclenchée !

    -Comment tu sais ça ? Tu écoute aux portes ?

    -Non pas exactement, je t’expliquerais plus tard ! Range tes affaires, on va en profiter, comme on a pas cours ensuite on part vite fait !

    -Mais t’es folle !

    -Non, t’inquiète, je sais se que je fais, on sera bien le cadet des soucis de ce prof ! Je me demande même si il sait qu’on existe !

    -Je te fais confiance, mais j’espère qu’on ne sera pas punis !

    -Parce que tu as fais comment la dernière fois ?

    -Mes demoiselles, taisez vous tout de suite !

     

    Je range mes affaires discrètement. Je regarde ma montre, quinze heure dix. Je repars dans mes pensées, quand soudain l’alarme ! Enfin elle retentit ! Nous partons dans la cours, pour l’exercice incendie ...

    Nous sommes toutes les deux dans la rue. Nous sommes en route pour aller chez moi. Oui j’ai invité Esma.

     

    -Au faite, tu ne m’as pas expliqué comment tu avais fait pour savoir l’alarme à incendie ?

    -Ah oui c’est vrai, je n’ai pas franchement envie d’en parler.

    -Tu avais promis !

    -Ok. Je vais commencer par le début. Mais tu ne vas pas me croire !

    -Mais si, allez raconte !

    -Je m’ennuyais, je cherchais comment m’occuper, je regardais ma montre, enfin se qu’on fait quand on s’ennuie.

    -Oui et ...

    -Et le prof il fait beaucoup d’aller et retours.

    -Oui, toi aussi tu as remarqué ? Ah ! Ba ça va alors !

    -Bon je continue si tu veux bien. Alors j’ai fixé le prof, et comme une voix avec un léger éco, que apparemment j’étais la seule à l’entendre, la preuve, même toi tu ne l’as pas entendus !

    -Et tu veux que je gobe ça ? Aller dit moi la vérité ! Qui sont tes complices ?

    -Mais c’est la vérité te le dit !

    -Ouai, ouai ... Mais en attendant, je ne suis pas non plus cruche, je ne crois pas à ses trucs de pouvoirs et de magie !

     

    Je ne réponds rien, je change de place mon regard, j’ai envie pleurer, mais non, je n’ai pas le droit de pleurer pour ça, et puis, quand je raconte une excuse aux profs quand j’arrive certains matins en retard et qu’ils ne me croient pas, je ne pleurs pas ! De plus, je n’ai plus l’âge pour les histoires d’enfants de deux ou trois ans ! Mais la peine est là, j’ai envie de pleurer.


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