• Je vous ai montré un bout de texte l'autre jour, eh bien le voilà en entier ! J'espère que vous rirez !

    Je viens de l'envoyer pour le concours !

    Interdit de copier, écrit par Tom Lévêque, envoyez moi un message si vous voulez le mettre sur votre blog !

    Bonne lecture !

     

     

     

    Le sommeil d’un chat nommé Félix

    Je suis un chat. Et alors ? Me direz-vous. Je m'appelle Félix. Banal, un nom peu original, je l'avoue.  Et je suis noir, avec un peu de blanc sur le ventre. Non je ne vais pas vous dire : Qui suis-je ? Et vous allez bêtement me répondre : Félix, le chat ! Non, je ne suis pas LE Félix, LE vrai ! Las… Bonne nouvelle, j'ai une petite particularité… Moins bonne nouvelle : c'est une mauvaise. Je suis maudit. Non pas maudit dans le sens où quelqu'un passe devant moi et dit : "Oh mon dieu je suis passé devant un chat noir !!!" Non, je suis maudit, tout simplement ! Par exemple je suis né avec 8 vies au lieu de 9, allez savoir pourquoi ! En tout cas, je suis là aujourd'hui, pour vous raconter une histoire… Elle m'est arrivée il y a une semaine. Non que ce fût pour me rendre intéressant, mais c'était anticipé. Vous allez comprendre. Je l'ai appelée : Histoire de ne pas dormir du tout.

    J'ai décidé de l'appeler comme ça pour deux raisons : d'abord, comme je vous connais, vous, les humains, vous rigolerez tellement que vous ne dormirez plus ! C'est vrai quoi, vous riez pour un rien !  On vous met un bonhomme avec un nez rouge, un autre tout blanc, le nez rouge donne une claque au blanc: conclusion, vous éclatez de rire ! Non mais y'a pas de quoi rire ! Enfin bon. La seconde raison est aussi simple: ce titre résume mon histoire !

    Mon histoire commence un lundi matin: toute la famille était partie, les enfants à l'école (et non sans pousser un soupir de dépit  après ce week-end cool) et les parents au travail (et oui en poussant un soupir de dépit après ce week-end cool).

    Je me retrouvai donc seul. Tranquille.

    Je décidai alors de m’installer sur le fauteuil blanc en cuir (celui où je n’ai pas le droit de dormir) et de fermer les yeux. J’étai crevé, à plat. J’entendais les couinements de souris. Rhaa ce qu’elles m’énervaient celle là ! Toujours à me narguer car je ne leur courrai plus après « l’accident » ! Non pas celui où je me suis retrouvé coincé le museau dans leur trou, mais celui où j’ai voulu manger le bout de fromage coincé sur le piège à souris. Vous devinez la suite.

    Je fermai les yeux en pensant à la journée très longue qui m’attendait : dormir, manger et… dormir. Pff, rien d’autre à faire ! A quoi bon vivre et être un chat si c’est pour dormir ? Dans ce cas là la vie ne valait pas le coup d’être vécue !

    Je ne pus plus fermer les yeux après cette pensée qui me tarauda la tête pendant un moment ! Je commençais à m’étirer. Je m’étirai un looooooooong moment les pattes, le ventre, le dos… Je me roulai sur le fauteuil et… PAM ! Je m’écrasai sur le sol ! Remarquez, au moins je peux vous prouver qu’un chat retombe toujours sur… LA TÊTE ? Ben quand je vous dis que je suis maudit ! M’fin bon, passons ! J’avais une drôle d’idée en tête. Je ne voulais pas dormir. Non pas ne pas dormir maintenant, mais ne plus dormir du tout !

    Avant de commencer mes bêtises (car vous allez voir par la suite, c’était une très mauvaise idée !) je décidai de manger un peu. Ils m’avaient encore servi cette pâtée immonde ! Je passai donc dans le cellier et éventrai un paquet de chips : c’était tout de même meilleur !

    Après avoir fini mon royal petit-déjeuner, je me dirigeai vers la cuisine. Première étape du plan : boire du café, beaucoup de café. Car apparemment la caféine était réputée pour nous tenir éveillé. Par chance (j’ai de la chance ?), la femme de la maison n’avait pas bu son, café. Elle le retrouverait vide en rentrant ! Je le lapai doucement. Je faillis arrêter à plusieurs moments, mais le goût n’était pas si mauvais. Je vidai la tasse.

    En descendant de la table (et non sans montrer une deuxième fois que je retombe sur la tête !) je mis à sauter et faire des petits bonds. Parfait pour la suite de mon plan.

    L’étape 2 (ça y est je me prends pour un professionnel !) était peu nécessaire. Il suffisait juste d’allumer toutes lumières de la maison pour ne pas m’endormir [Rire diabolique].

    Je commençai par la cuisine. Grâce à mes petits bonds que je faisais c’était déjà une petite aide pour allumer les interrupteurs que les humains avaient l’idée de placer si haut !

    Ensuite j’allumai (avec beaucoup de difficultés) les lampes de chevet qui étaient posées de part et d’autre de la pièce. Ensuite la lampe allogène (beaucoup plus facile !) puis les interrupteurs du salon, de la salle à manger et des couloirs. Je décidai d’allumer aussi les chambres, les toilettes, la salle de bain, la salle de jeu, le garage, le cellier. Cela me prit presque une heure. A la fin j’étais exténué. Mais ce n’était pas fini, j’avais encore pleins de choses à faire.

    L’étape suivante était plus compliquée encore : il ne fallait pas que je m’assoie sur le fauteuil, et pour ça, j’avais une idée.

    Juste à coté du fauteuil, se dressait un vaisselier tout garni, de belles porcelaines de toutes les couleurs. L’idée était simple : comme les assiettes étaient posées les unes à cotés des autres sur une étroite étagère, il suffisait de passer derrière et de les pousser une par une par terre. Posée sur le placard du haut, j’avais aussi repéré une petite valise remplies de couverts bien pointus en argent. Je crois que c’était un héritage et qu’ils ne les sortaient que pour les grandes occasions. Il me suffisait que je la pousse et avec un peu de chance, elle s’ouvrirait !

    D’abord je décidai « d’ouvrir » le fauteuil. Ce serait ardu et difficile et mes griffes en bavèrent, mais je réussis à l’éventrer pour que le verre tombe dedans.

    Je passai donc à l’action. Je me glissai derrière les assiettes, et, l’endroit étant trop étroit pour moi et les assiettes, elles tombèrent alors une à une sur le bord du vaisselier, explosèrent en mille morceaux ce qui répandit des petits bouts de verre partout, donc sur le fauteuil.Ca, c’était fait.

    J’agrippai ensuite un rebord de la partie haute du vaisselier et grimpais tout en haut. La petite malle était là. Je la poussai avec difficulté. Elle se retourna alors dans le vide et elle bascula. Hélas, elle ne s’ouvrit pas… En fait elle ne devait pas être bien solide car au lieu de ça, elle s’écrasa au sol et éclata. Les couverts sautèrent, certains tombèrent autour du fauteuil, d’autres dessus. Tout était parfait. Même un peu trop parfait.

    Effectivement, je ne pouvais plus descendre. Enfin si, mais au risque de m’enfoncer du verre dans mes coussinets.

    Il fallait trouver une solution, et vite. Je tournais la tête, et je le vis, grand, imposant, en métal : le plateau. Je souris. Je m’installai alors dedans. Oui, je pense qu’il résisterait. Je commençai à donner des petits coups vers l’avant pour le faire avancer… et ensuite glisser. Et alors il bascula lentement dans le vide. Il fit un piquet dans le vide, rebondit sur le bord bas du vaisselier et fonça vers le fauteuil. Il atterrit dessus, moi avec je vous rassure. J’étais crispé, je ne bougeai plus, les griffes plantées dans le fauteuil. Le temps que je me calme  (cela dura bien cinq minutes) et je me levais doucement et sautai le plus loin possible, par-dessus le dossier du fauteuil.

    J’anticipai la suite de mon plan : il me fallait du bruit. Le plus de bruit possible.

    La chaîne Hi-fi. Je me dirigeai vers la commode, qui était fermée, évidemment. Je sortis ma griffe la plus longue et la plus pointue et je la passais dans le trou de la clé et… je tirai de toutes mes forces. Après environ cinq minutes à tenter de l’ouvrir, je retirai ma griffe et je donnai un coup rageur dans la porte…qui s’enfonça et s’ouvrit. Rhalala, les systèmes idiots des humains. Je rentrai dans le placard, où une petite lumière s’alluma ! Magique, mais n’importe quoi. Je repérai la chaîne Hi-fi, imposante. J’appuyai sur le bouton pour l’allumer, le son sortit des enceintes. Il fallait maintenant monter le son. Je retirai ma griffe qui m’avait servie pour l’allumer, et le bouton resta accroché à mes griffes. Je secouai la patte et il se glissa sous le meuble. Tant pis. Je repérai un gros bouton, et je pensai qu’il fallait le tourner, comme le faisait le mari. Je donnai des petits coups sur le bouton et il se tourna. Le son monta au maximum, à nous crever les tympans.

    Voilà, tout est fait. Maintenant, je ne dormirai plus.

    Je m’assis en contemplant mon œuvre, mes bêtises.

    Et maintenant, que faire ? Chasser dehors ? Gambader comme un idiot ? Manger ?

    J’optai pour la dernière solution. Je soupirai et me dirigeai vers le cellier. Je voulais éventrer un dernier paquet de chips quand j’entendis un petit couinement. Léger, faible. Et pourtant siiiiiii agaçant. Je regardai autour de moi, et la vis, posée sur le tapis à grignoter une miette de pain. Elle était blanche, tout l’opposé de moi. Petite, et moi gros, blanche, et moi noir, proie et moi chasseur. Je me mis aux aguets, me rapprochai doucement d’elle, rapprochai ma patte de sa petit et fine queue quand… elle partit en courant !

    Commença alors une folle poursuite dans toute la maison. Je la suivis, toujours à quelques centimètres d’elle. Je passai sous les commodes, les lits, les armoires… Je sautai par dessus un fauteuil, un lit, un bureau. Des vases se brisaient sur mon passage, des assiettes aussi… Par plusieurs fois je faillis l’attraper, mais elle trouvait toujours une issue.

    Cela faisait déjà longtemps que je la poursuivais : les objets plus ou moins fragiles tombaient et se cassaient parfois en milles morceaux. Elle se retrouva alors coincée dans un coin. Je me rapprochai doucement d’elle, je tendis la patte quand soudain un cri retentit. La souris en profita pour filer. Je me stoppai net, tournait le regard et frissonnait. La femme de la maison était rentrée.

    Une voix d’homme retentit alors :

    « Félix ! »

    Et toute la famille était là, je crois. Je me dirigeai vers le hall d’entrée, et quand je les vis tous, choqués et menaçants, je partis en courant.

    « Reviens là ! »

    Je me dirigeai vers le cellier, qui menait au garage. Je partis alors me cacher dans un endroit que pas même les souris ne connaissaient.

    Je me dirigeai vers le mur du fond et passait dans un trou très étroit dans le coin du mur. Il était juste assez gros pour moi et menait dans… le mur.

    Les murs du garage étaient creux. Peut être même tous les autres. Mais la famille ne le savait pas. Les constructeurs voulaient ne pas trop dépenser de sous, je suppose, et ils ne leur avaient donc pas dit par la suite.

    J’entendais des cris de la famille par dessus la musique Rock’n’roll qui passait en boucle dans le salon. Je m’installai tranquillement sur une couverture que j’avais prise il y a longtemps. Ils allaient me chercher un bout de temps ! Je ne sortirai que lorsqu’ils seraient calmés (ce qui tarderait !), qu’ils auraient nettoyé mes bêtises… ou alors quand mon ventre crierait famine ! Mais pour l’instant je n’avais qu’une seule envie : DORMIR !

    Powmmemulticolore 

     

    Œuvre certifié originale, personnelle et inédite.

     


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  • Récemment, j'ai participé à un concours organisé par le CDDP de la Charente Maritime ! Le thème était " Un grain de sable ". Notre prof de Latin l'a organisé dans notre collège et nous avons neusite fait un concours interne. Il fallait donc écrire une nouvelle, l'introduire avec un passage en Charente Maritime, et y mettre un collègien. Evidemment, elle devait respecter le thème. Il y avait 421 participants sur je ne sais plus combien de collèges. Ensuite, il y avait 6 lauréats qui gagnaient et ont leurs distribuaient les livres le jour d'une rmeise des prix. Ils étaient donc édités dans un livre distribués dans tous les CDIs des collèges ! Venons en au fait : j'ai gagné ! Ensuite des acteuyrs jouaient des extraits de chaque nouvelle ! Donc une superbe journée en perspective ! Voilà ma nouvelle version longue ! ( Car j'ai du la raccourcir pour el cocnorus ! Je vous la montrerais après en court !^^ )

    Un grain de vie


    Je suis allongé sur ce qui me semble être une vaste étendue de sable fin. J’entends des cris… Des pleurs... Mon corps repose ici, les bras étendus sous le sable. Mon esprit s’échappe doucement… Il s’enfuit lentement… Je peux enfin le laisser aller, le laisser divaguer… Le laisser libre… La mort est douce, plus douce que la vie. Elle est paisible. Et alors, le grain de sable tombe. Il roule lentement… Comme si… comme si ma vie en dépendait. C’est ma fin qui s’approche de moi, doucement. Le grain roule sur ce qui me parait être le ciel, blanc, d’un blanc livide. Il roule sur ce qui ne peut être qu’une surface de verre lisse… Soudain, le grain s’arrête de rouler. Ce grain est mon histoire.

    J’étais

    - Votre fils est atteint d’une maladie grave que nous ne pouvons pas guérir. Nous avons eu recours à tous les moyens, à tous les soins possibles, mais hélas, nous n’avons aucune défense contre cette maladie inconnue. L’échec est difficile, mais nous devons l’accepter.

    Le médecin baisse les yeux et laisse passer mes parents. Ma mère a le visage inondé de larmes et ses yeux sont rouges. Je suis allongé sur mon lit d’hôpital, ne remarquant presque rien de ce qui se passe dans la réalité. Je suis plongé dans un demi-sommeil.

     

    - Chéri, tu vas bien ?

    Ma mère me regarde. Je tourne la tête et lui fais un léger sourire . Chaque parole, chaque murmure, chaque léger soupir résonne dans ma tête.

    - Tu veux te reposer encore un peu ?

    Elle parle d’une voix douce et sa délicate main chaude –à moins que ce ne soit moi qui sois gelé- me caresse la joue… Je hoche la tête.

    - D’accord. 

    Elle se lève et mon père me regarde… Je ne l’ai jamais vue aussi triste.

    - Viens Pascal 

    Mon père sort en me regardant une dernière fois avec des yeux attendris. Je les suis du regard. Et je retourne ma tête vers le plafond blanc neige.

    Quand ils sortent de ma chambre, le médecin se dirige vers eux. Je crois qu’il est question de moi…

    - Vous pouvez rentrer chez vous avec votre fils, si vous le souhaitez…

    Il soupire et annonce sur un ton grave.

    - Il ne lui reste plus que quelques mois à vivre. 

     

    Quand le médecin annonce cette nouvelle, je n’entends plus rien… C’est comme si le temps s’arrêtait. Mais soudain ma mère éclate en sanglots… Je tourne un peu la tête pour les apercevoir à travers la porte entrebâillée. De chaudes larmes coulent sur son visage… De lourdes larmes blanches… Elle se  blottit dans les bras de mon père.

    Il est beaucoup plus grand qu’elle. Il me regarde et j’essaye de lui sourire, mais en voyant le regard attristé de mon père, je pense qu’il ressemble plus à une grimace. Je tourne alors la tête. Puis je sombre dans un sommeil agité et pourtant sans rêves…

     

    Je me réveille dans mon lit dans ma grande chambre verte, chez moi, avec un mal à la tête qui m’empêche de réfléchir. J’essaye de me rendormir mais je n’y arrive pas. J’ouvre doucement les yeux. Mon réveil indique 13h03. Je remarque alors que c’est la faim qui m’a sorti de mon sommeil. Je regarde le plafond à la recherche de quelque chose de distrayant. Je compte les petites bêtes au plafond mais elles ne font que bouger et cela me déconcentre. Je soupire et essaie de me lever. Quand je suis debout, mes jambes flageolent et je tombe sur le parquet avec un bruit qu’un sourd aurait pu entendre. Soudain, j’entends des pas dans l’escalier. La porte s’ouvre doucement…

    - Chéri, tu vas bien ? 

    C’est ma mère. Elle entre et s’accroupit à coté de moi.

    - Pourquoi es-tu par terre ? Tu es tombé du lit !? 

     Incapable de sortir un mot, je secoue la tête. J’essaie de me lever mais je ne tiens pas debout. Ma mère me rassoit sur le lit et s’agenouille face à moi.

    - Tu as voulu te lever et tu es tombé ?! 

    C’est plus une affirmation qu’une question. J’acquiesce. Elle me sourit.

    - Cela fait deux jours que tu dors… 

    Elle m’aide à me mettre debout et à m’habiller…

    - J’ai l’impression que tu as de nouveau six ans, mais la taille et le physique ne sont pas pareils. 

    Elle rit un peu.

    - Reste ici, je vais te chercher à manger. Tu dois avoir faim. 

    Elle sourit et sort tout doucement de la pièce… Je regarde ma chambre… Cela fait longtemps que je ne suis pas venu ici. Je me dirige vers mon sac de cours et prends mon agenda… Quelqu’un semble l’avoir rempli à ma place. Tous les devoirs sont notés d’une écriture que je connais bien…

    Un petit message été écrit sur une page réservée aux dédicaces.

     

    « Repose- toi bien et appelle moi quand tu seras remis ! JAntoine »

    Je souris. Antoine c’est mon meilleur ami depuis la maternelle. Il est presque aussi grand que moi et a sauté une classe. Nous sommes en première tous les deux.

    Je sors mon téléphone et tape le numéro de mon ami sur le clavier. J’aurais pu taper son numéro les yeux bandés.

    Au bout de la troisième sonnerie, il décroche…

    - Allo ? Riley ?

    Et oui, Riley c’est mon nom. Mon père est anglais.

    - Oui, salut c’est moi.Ça va ?

    - Tu rigoles, ce serait plutôt à moi de te demander ça ! 

    Il part sur un grand éclat de rire.

    - Bah, et alors, tu vas bien, je  lui demande encore une fois en souriant

    - Oui je vais mieux, j’étais drôlement inquiet !

    - J’imagine

    - Je peux passer te voir ?

    - Oui, bien sûr ! 

    Je soupire.

    - Qu’est-ce que tu as ?

    - Rien, je suis triste, je vais devoir quitter tout ça…

    - Comment ç… 

    La conversation coupe. Un voyant rouge s’allume sur mon portable. Plus de batterie. Je le branche pour le mettre à charger.

    Ma mère entre avec un plateau.

    - Voilà mon chéri ! Je t’ai préparé une soupe de poisson pour te remettre d’aplomb. Je sais que tu aimes ça !

    Je souris.

    - Il faut que tu appelles Antoine, il venait tous les jours.

    - Oui je sais, je l’ai déjà rappelé. Il m’avait laissé un mot dans mon agenda. Je lui ai dit qu’il pouvait venir…Enfin, avant  que mon téléphone s'éteigne car il n'avait plus de batterie.

    Elle me sourit.

    - J’ai appelé ton père, il a dit qu’il essaierait de rentrer plus tôt.

    Elle me regarde et me sourit encore.

    - Allez, bon appétit !

    Elle me sourit et sort doucement de la pièce.

    Je mange ma soupe, mon fromage et mon dessert. Je suis déjà un peu mieux. J’ai froid. J’enfile une veste chaude, refusant de me mettre sous ma couette et m’allonge sur mon lit… Je m’endors.

     

    - Eh, eh ! Riley !

    Une voix dans mon sommeil se rapproche lentement. Une voix de plus en  plus en plus forte… Une voix qui se répète comme un écho… J’ouvre mes paupières tout doucement et sursaute en voyant le visage d’Antoine juste en face de moi. Il sourit et éclate de rire. Je lui fais signe d’arrêter car j’ai encore mal à la tête. J’avale un comprimé et le regarde.

    - Salut ! Tu vas bien ? me demande-t-il en souriant bêtement

    - Disons que ça pourrait aller mieux…

    Je soupire.

    - Alors… que voulais-tu me dire, tout à l’heure ? demande-t-il hésitant

    Je réfléchis un moment pour me rappeler de la conversation. Je soupire.

    - Est-ce que tu… est-ce que tu, commence-t-il sans pouvoir finir sa phrase.

    - Est-ce que je vais mourir ?  Je lui demande sans aucune craintes.

    Je le regarde avec une expression grave sur mon visage.

    - Oui 

    Il baisse les yeux. Le mot « oui » est si petit et insignifiant… Mais, pourtant, quand on le prononce dans un contexte spécial, il peut signifier tant de choses et être si… bouleversant.

    Je l’observe un moment. Je vois qu’il a envie de pleurer, mais Antoine essaye de ne jamais laisser paraître ses émotions. Il me regarde. Ça y est, une larme coule sur son visage. Je lui fais signe de s’asseoir. Il s’exécute

    - Ne pleure pas, tout le monde doit mourir un jour

    - Oui, mais… si jeune !

    - Ne t’inquiète pas.

    - Qu’est-ce que je vais faire sans toi ?

    - Tu vas te débrouiller, tu le peux, évidemment ! Tu as plein d’autres amis… 

    Il baisse les yeux. Il sait que je connais ce qu’il veut me dire. Je suis son meilleur ami. Personne d’autre ne me remplacera.

    Je soupire. Je lui fais une petite tape amicale sur le dos. Mais il ne réagit pas.

    Je ne sais pas trop combien de temps passe en silence avant que mon ami gêné arrête de sangloter et me pose une question :

    - Est-ce que tu vas revenir au lycée ? Tout le monde ne parle que de toi. 

    Je réfléchis. Est-ce que je vais revenir au lycée ? Ma mère m’en a-t-elle parlé ?

    - Je ne sais pas.

    - J’espère que tu reviendras … 

    Il soupire. Un long soupir profond.

    - Je crois que tu devrais y aller.

    - Ah, pourquoi ? me demande-t-il.

    - Je dois me reposer. Et toi aussi, je crois… tu as l’air très fatigué.

    - Oui, je ne dors pas beaucoup en ce moment. Je… je suis inquiet pour toi. 

    Il me fait un petit sourire en coin. Je lui souris moi aussi.

    Il se lève, lentement. Il prend son sac et me fait un signe de la main pour me dire qu’il me rappellera ! Il sort de la pièce avec ce même air bouleversé et profondément triste.

    Je me laisse tomber sur le lit en arrière. Je regarde le plafond.

    J’ai envie de dormir, mais le sommeil ne vient pas. Je soupire et je décide alors de me lever.

    Je m’appuie sur mon lit pour m’aider à me redresser. Quand je suis debout, je vacille un moment mais me tiens au bord de mon bureau. J’avance, difficilement.

    Je descends lentement les escaliers en me tenant à la rampe pour ne pas tomber.

    Quand j’atteins le seuil de l’escalier, je vois ma mère qui dort sur le grand canapé rouge du salon.

    J’esquisse un léger sourire et enfile sans bruit mes chaussures. Je ne prends pas la peine de mettre un blouson ou une veste. Je sors, poussé par l’envie de me sentir libre… D’être à l’air frais, dans le vent…

    Ou alors, ce n’est peut être que mon destin…

    Il pleut des cordes. La pluie tombe sur la pelouse ce qui la rend d’un vert pomme brillant. Des pommes rouges, désormais habitées par les vers, tombent en éclaboussant le reste de l'herbe verte.

    Je vais jusqu’au garage en titubant et je sors mon vélo sans faire de bruit. Je l’enfourche et je commence à pédaler en me faisant mal aux mollets. Mais je pédale tout de même. Je pédale pour ressentir une sensation qui ne m’a pas étreinte depuis déjà bien longtemps. L’envie de cette sensation me pousse encore plus loin. Je veux la vivre encore une dernière fois ! C’est ce sentiment qui me donne la force de pédaler loin… Encore plus loin que la réalité de ma mort. Une sensation qui me traverse sitôt le portail de mon imposante maison passé. Sitôt les cheveux au vent. La liberté !

    Je ne sais pas pendant combien de temps je pédale et ni jusqu'où. Une trentaine de minutes peut être, peut-être jusqu’à Salles-sur-mer ! Je reviens à la réalité, ou plutôt, je sors de mes pensées quand mon vélo glisse et que je me retrouve par terre, allongé devant un panneau qui a dû tomber à cause d’un gros coup de vent :

    «  Pour protéger la falaise, veuillez ne pas avancer jusqu’au bord. »

    C’est un panneau de la Pointe du Chay. Il est positionné, habituellement, au début d’une grande plaine qui s’arrête au bout de la falaise.

    Je me relève, je contourne le panneau qui est par terre, et j’avance doucement vers le centre de la falaise. Je titube, j’avance. J’avance, je marche….

    ***

    A ce moment de l’histoire, je me dis que c’est une force surnaturelle, un signe du destin qui m’a emmené jusqu’ici. En tout cas, alors que je marche, le sol se dérobe sous mes pieds. Ou plutôt, je  fais un pas dans le vide, ce qui m’entraîne dans une crevasse. Je tombe. Aucun son ne sort de ma bouche. Je regarde le ciel qui s’éloigne peu à peu de moi. Je ne sens rien. Je ne sens pas un choc… Je croise le regard d’une jeune fille et…c’est le noir complet.

    ***

    Je suis

    Ce jeune garçon s’écrase par terre alors que je rassemble mes affaires pour rentrer chez moi. D’un coup, sans un cri, je le vois tomber, venant de nulle part. Je croise un moment son regard livide. Arrivé au sol, il les ferme. Il s’écrase alors sur le sol dur. Un nuage de poussière que son corps a soulevé, retombe tout doucement. Je tousse un peu. La poussière beige sans cesse piétiné par mes chaussures me pique les yeux. Je ne bouge plus. Je le regarde et j’attends. J’attends qu’il bouge. J’attends de voir ses yeux, ou même un simple doigt bouger. Mais il ne bouge pas. Il reste immobile.

    Alors je cours vers lui pour voir ce qu’il en est de son état. Je lâche mon sac à coté de sa jambe et je m’agenouille à ses cotés.

     

    Du sang commence à couler de son crâne.

     

    Je tourne la tête intriguée, n’entendant plus le bruit régulier du sable qui coule. Le sablier en verre de quelques mètres est toujours là. Majestueux, titanique. Mais un liquide rouge coule à la place du sable. Du sang qui coule, plus vite qu’un grain de sable ne roule sur la surface lisse de verre du sablier.

    Je me tourne vers ce jeune homme, poussé par mon instinct qui me crie d’agir. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que la vie de jeune garçon est en danger. Je n’en sais pas plus, et c’est une réflexion instinctive. Mais le sablier a un lien avec ce jeune homme.

    J’attrape mon sac toujours posé sur le sol beige de cette crevasse. Je sors d’une poche un mouchoir, et d’une autre une bouteille d’eau. Je mouille le mouchoir blanc et je l’applique doucement sur le front de ce jeune homme. Sur sa blessure rouge. Mais rien n’y fait, le mouchoir devient rouge. Je grogne et l’enlève rageusement de son front.

    Je défais mon écharpe en laine violette de mon cou. Je soulève avec précaution sa tête et enroule mon écharpe autour de son front en faisant bien attention à ce qu’elle soit appliquée sur sa blessure.

    L’écharpe rougit un peu mais elle retient le sang qui sèche doucement.

    Ma mère va devenir verte en la voyant... Même si le sang sera facile à enlever facile à laver.

    J’appuie de temps en temps sur sa blessure pour que le sang arrête de couler.

    Je sors de mon sac un livre de quelques centaines de pages et l’ouvre à la page marquée.

    ***

    Doucement j’ouvre les yeux. Ma vue un peu floue devient nette et je regarde autour. Je suis dans une sorte de grotte et au-dessus de moi je vois un trou avec le ciel noir étoilé.

    Je tourne alors la tête et aperçois une jeune fille.

    Ses longs cheveux blonds parsemés de mèches brunes tombent en cascade sur le livre qu’elle est en train de lire.

    Ses beaux yeux verts suivent les lignes, vite Sa bouche s’accorde parfaitement avec son petit nez. Ses fins sourcils réguliers bougent au rythme des émotions qu’elle ressent en lisant son livre. Ses paupières légèrement maquillées tombent de temps en temps de fatigue.

    Et de plus en plus… Serait-ce de ma faute ? Qui est-elle ?

    - Qui es-tu ?

    J’articule doucement.

    Elle sursaute. Elle lâche son livre et tourne ses yeux verts vers moi.

    Une grande chaleur m’envahit.

    - Je… bonsoir. Désolée, tu m’as fais peur. 

    Elle sourit et ramasse son livre. De ses longs doigts gracieux et fins, elle place un marque-page bleu entre ses pages.

    Elle le range avec précautions dans son sac et se tourne vers moi.

    - Je m’appelle Fira. Et toi ? Tu as quel âge ? 

    - Euh, je suis… 

    Je tousse un peu.

    - Je m’appelle Riley. J’ai… 16 ans. 

    Elle sourit.

    - Je vois. Moi j’en ai 15, je suis en troisième. 

    Elle s’approche de moi et porte ses mains à mon front. Je remarque alors une écharpe de laine violette.

    - Ta blessure est en train de guérir. 

    Je fronce les sourcils. Ma blessure ? Mais où suis-je donc ?

    - Je… que.. ? Où est-on ? Que m’est-il arrivé ?

    - Alors que rassemblais mes affaires, tu es tombé par cette crevasse et tu t’es écrasé par terre. Ton front s’est ouvert et j’ai essayé de te soigner. 

    Elle sourit.

    - Merci alors.

    Je réfléchis au pourquoi du comment. Ou bien peut-être au comment du pourquoi !

    - Mais, où sommes-nous exactement ? 

    - Nous sommes à la pointe du Chay… dit-elle en fronçant les sourcils, mais alors… tu ne te souviens de rien ? 

    - Euh… non. Je ne pense pas.

    Je réfléchis un moment. La pointe du Chay.

    Et alors, tout me revient. Le vélo, la liberté, la pancarte et… le noir. Le vide.

    - Ma mère. Ça m’est revenu ! Elle doit s’inquiéter ! Mes parents ont sûrement déjà appelé la police ! Je suis parti alors que mon père n’était pas rentré… et ma mère, elle dormait sur le canapé !

    - Calme-toi !

    Elle pose sa main sur mon front. Elle est chaude, douce.

    - Tu es brûlant ! Est-ce que tu es malade ? Tu es tout pâle en plus !

    - Euh… oui, je… 

    Alors seulement à ce moment, je remarque qu’il neige. De tous petits flocons blancs qui enveloppent la terre lentement de son grand manteau blanc !

    - Je suis atteint d’une maladie très grave que personne ne sait guérir. Je vais bientôt mourir.

    - Oh, je suis désolée …

    - Ne t’inquiète pas. Je ne m’en fais pas trop. Se leurrer ne servirait à rien. Je vais mourir et l’on n’y peut rien. Alors autant en profiter.

    Un silence se fait. Elle ne parle plus et me regarde.

    - Tu es courageux, finit-elle par déclarer.

    Après un moment de silence, je me redresse doucement. Elle accourt pour m’aider.

    - Merci, mais il faut que je rentre chez moi,

    - Tu ne peux pas. Les parois sont trop glissantes.

    - Comment ça, les parois ? C’est vrai, que fais-tu ici ? Comment y es-tu arrivée ?

    Je me retourne pour essayer d’apercevoir le trou par où je suis tombé.

    Au fond de la grotte au plafond de pierre, il y a un trou ouvrant sur la nuit. Une paroi de la grotte y est accolée.

    - Je passe par les parois en descendant doucement. Par là où toi tu sautes !

    Elle rit.

    - Je viens ici tous les jours, je dis à ma mère que je suis chez une amie. J’ai découvert cette grotte en traînant par ici, après un gros chagrin. Pour remonter, j’escalade la paroi. J’adore ça ! Mais là, on est bloqué pendant un moment. Ma mère va me crier dessus, quand je rentrerais. Elle a sûrement déjà découvert que je n’étais chez aucune amie et je serais privée de sortie jusqu’à mes dix-huit ans.

    Elle soupire, les yeux perdus dans le vide.

    - Je suis désolé… C’est de ma faute.

    - Non, ne t’en fais pas. Si je n’avais pas été là, tu serais mort. Et au moins, ça me fait de la compagnie !

    - De toute façon, je vais quand même mourir, alors tu aurais autant dû me laisser mourir !

    - Ne dis pas ça ! S’offusque-t-elle

    - Excuse-moi !

    Je baisse les yeux. Je regarde le sol et j’ai l’impression de... Enfin plutôt, la grotte est trop fermée pour qu’elle soit remplie d’autant de lumière. La lumière bleue de la lune… J’ai l’impression d’être au clair de lune. Je relève alors la tête… et je le remarque.

    Grand et imposant. Reflétant grâce son verre lisse la lumière bleutée de la lune. Incrusté dans la roche marron, du sable coule…

    - Que... que fait cet imposant sablier dans cette grotte... ?

    Elle tourne la tête.

    - Ah, ça...Je ne sais pas trop ce qu’il fait là... Il est là depuis longtemps, des siècles peut-être... Il s’est mis à couler depuis peu de temps. Ça va sûrement te paraître complètement idiot, mais j’ai l’impression qu’il est lié à toi. Quand ton front s’est ouvert et a saigné, du sang coulait à la place du sable... Plus vite. Comme si ta vie était en danger. Je pense que si le sang n’était pas redevenu sable… Si le sang avait continué à couler, plus vite que le sable... tu serais... mort. 

    Elle me regarde. Son regard est doux, chaleureux. Elle a un peu peur au fond.

    Alors doucement, son regard me donne la force de me lever. J’essaye, elle accourt une fois encore pour m’aider, mais je lui fais signe que je vais me débrouiller seul.

    - Depuis combien de temps coule-t-il ?

    Je demande en me levant.

    - Depuis environ deux jours...

    Environ deux jours. Cette phrase résonne dans ma tête. Il y a deux jours, le médecin m’a annoncé mon peu de temps à vivre. Je m’approche doucement du sablier.

    Je tends ma main vers sa surface lisse pour le toucher, hésitant.

    Mais au lieu de ça, elle traverse le verre, comme si c’était la surface lisse d’un lac. Le sable se met à tourbillonner à l’intérieur. Il tournoie et se rapproche de ma main pour l’envelopper.

    Je la retire, horrifié. Le sable retombe dans le sablier comme si chaque grain comptait plus qu’un autre. Le verre reprend sa forme comme si ma main n’avait jamais traversé le verre. Je recule en regardant le sablier. Je trébuche et je tombe sur les fesses.

    J’ai le regard apeuré fixé sur le sablier.

    J’entends Fira qui se lève et qui se précipite vers moi.

    Les dés sont joués. Le destin ne changera plus.

    La mort est proche.

     

    ***

    Je tends la main vers Riley. Je le touche, il tremble. Il est glacé.

    - Ça va ?

    Il ne répond pas et fixe sa main.

    Je prends mon manteau et l’enveloppe.

    - Tout va bien se passer. Ne t’en fais pas…

    Je sens une larme qui coule sur sa joue quand je l’enveloppe de mon manteau chaud…

     

    Les jours passent lentement et il continue à neiger. Nous n’avons aucune nouvelle de l’extérieur et tout le monde doit continuer à nous rechercher en vain. Riley ne parle presque plus. Ou alors quand nous nous parlons, c’est de la neige et de la nourriture.

    Heureusement que dans mon sac j’emmène toujours le nécessaire avec moi : une gourde, de la nourriture (pas très équilibrée) et une couverture.

    Chaque nuit, je l’entends grelotter mais il refuse à chaque fois que je lui prête ma couverture. Il dit qu’il ne veut pas que j’aie froid et que de toute façon, il va bientôt mourir. Alors autant préserver ma santé conclut-il. Malgré tout cela, il espère chaque jour, les yeux dans le vide, que la mort va l’emporter le plus vite possible… Pendant que moi, j’espère le contraire en regardant le sable qui coule dans l’imposant sablier de verre.

    Je ne connais pas les conditions et les conséquences de mes sentiments, mais je crois, que sans m’en rendre compte, je suis tombée éperdument amoureuse de lui.

    ***

    J’ai peur. La mort est proche. Elle me frôle, elle me touche. Elle me ronge chaque jour. J’essaye de fuir mais elle se rapproche, toujours plus forte et plus vite.

    J’ai peur…

    ***

    Voilà maintenant presque deux mois que nous sommes enfermés dans cette crevasse. La neige bloque la sortie et nous empêche malgré mes essais inespérés de retourner chez nous. Elle nous permet quand même de récupérer de l’eau, même si elle n’a pas très bon goût.

    Nous mangeons très peu chaque jour, mais j’en donne toujours plus à Riley qui doit beaucoup se nourrir pour prendre des forces. Ce ne sont que des bonbons ou des biscuits, mais cela nous permet de survivre.

     Il ne remarque rien.

    Je le regarde. Je l’observe.

    Il s’inquiète pour ses parents doivent se faire un sang d'encre. Moi je ne panique pas. Ils ne se sont jamais vraiment occupés de moi. Toujours à leurs voyages d’affaires et leurs réunions.

    Je soupire quand je pense à eux.

    Mais encore plus quand je regarde Riley. Je le dévore des yeux. J’ai envie qu’il me serre dans ses bras. Mais il n’en est rien.

    J’ai décidé de lui poser une question ce soir.

    Il m’a l’air d’aller mieux, d’être en meilleure santé et moins inquiet. Ce soir, je lui poserai la question qui me dévore les lèvres. Je lui poserai et... Et j’aurai ma réponse…

    ***

    Mes yeux sont fixés sur le sablier, sur le sable qui s’écoule de plus en plus vite. Je vais de moins en moins bien. Fira s’approche de moi hésitante. Elle m’observe doucement et attends le bon moment pour parler…

    - Oui, que veux-tu ?

    Elle est toujours aussi belle. Ses longs cheveux blonds vénitiens ont beaucoup poussé ces deux derniers mois… Ses grands yeux verts sont maintenant fatigués. Mais sa silhouette élancée me fait toujours autant rêver.

    - Je…

    Elle se laisse tomber à genoux à coté de moi et fixe ses yeux verts dans les miens.

    Elle prend mes mains si froides dans les siennes si chaudes…

    - Je… J’aimerais savoir ce que tu ressens vraiment pour moi.

    Elle regarde ses mains…

    - Depuis que ta main a traversé le sablier, tu ne me parles presque plus. Tu regardes le sablier comme si, tout d’un coup, tu t’étais vraiment rendu compte que tu allais mourir… La mort ne te faisait pas peur et… Et tu t’es plongé dans tes pensées. Tu es comme entré dans un autre monde. Un monde dont personne à par toi ne peut ouvrir la porte. Tu t’es comme enfermé. Depuis que je t’ai rencontré, je te regarde chaque jour de plus en plus fort. Mais celui que tu étais avant avec ses problèmes et son courage me manque. Alors, est-ce que tu me détestes… ?

    Je la regarde…

    - Je… je ne te déteste pas du tout… Dès le premier jour je n’ai ressenti qu’un seul sentiment pour toi…

    Je me penche doucement vers elle et pose délicatement mes lèvres sur les siennes. Je l’embrasse…

    ***

    Le moment que j’attends depuis si longtemps est enfin arrivé ! Je ferme les yeux pour savourer ce magnifique moment, si délicat. Je lui rends son tendre baiser avec fougue. Derrière, le sable s’agite. Il tournoie dans le sablier. Le temps s’arrête…

    Mais il retire délicatement ses lèvres des miennes et le sable qui tourbillonne dans le sablier derrière moi se remet à couler normalement. J’ouvre les yeux tout doucement et voit face à moi ses grands yeux gris pétillants de joie.

    - Je t’aime

    - Moi aussi.

    Et il m’embrasse encore une fois.

    Plusieurs fois dans la journée, notre amour commun nous porte loin de cette grotte et nous donne des ailes.

    La neige fond peu à peu, je pense que bientôt nous pourrons sortir de cette crevasse. Mais j’attends. Je ne veux pas qu’il s’en aille. Pourtant les provisions s’épuisent.

    Je regarde Riley, parfois. Il est maigre. Très maigre. J’ai peur pour lui. Je regarde le sablier, et moi qui ai une bonne moyenne en math, j’arrive à en déduire qu’il ne reste plus qu’une semaine environ. Et tout sera fini pour lui. Je pleure la nuit. Je ne dors pas, je pleure, je pense à lui. J’ai peur.

    On nous crée et on nous brise. Notre cœur est si délicat, si fragile… J’ai l’impression qu’on cherche à le détruire. Pauvre vie… Nous ne sommes que des proies au milieu d’une jungle redoutable.

    ***

    J’ai peur.

    J’ai l’impression que je répète toujours les mêmes mots.

    Peur, inquiétude… mort.

    Je vois bien que la neige fond, que je vais bientôt pouvoir partir, je rentrerai chez moi et je mourrai. Fira dit qu’il ne me reste qu’une semaine, mais je mourrai ici, avec Fira, ou je ne mourrai pas.

     Mes parents, ma famille, mes amis n’en savent rien.

    Pauvre Antoine ! Est-ce que je peux lui faire ça ? L’amour nous rend-il si bête ?

    J’ai peur.

    ***

    Le matin se lève doucement, mais il se lève quand même. La neige a fondu, la paroi va bientôt brûler sous la chaleur du soleil qui est si vite revenu. Je verse des larmes. Je m’enfouis sous ma couverture. Soudain je sens quelqu’un qui s’allonge à coté de moi. Je me retourne.

    - Bonjour Fira

    - Bonjour Riley

    - Tu vas bien.

    - Je… je sais que bientôt tu vas partir et qu’ensuite je ne te reverrai jamais…

    Il me regarde et je lui souris.

    - Ne t’en fais, je te promets que je reviendrai ici, je reviendrai ici pour mourir… avec toi.

    - Je… tu dois rester avec ta famille, ils préfèrent sûrement que tu sois là pour…

    - Ils ne savent pas que je vais bientôt mourir. Ils ne savent pas combien de semaines ou de mois il me reste. Je veux être avec toi, dans tes bras. Je t’aime.

    Il me sourit et me prend dans ses bras.

    - Je vais aller retrouver ma famille et je reviendrai dimanche. Je reviendrai pour te voir et pour être avec toi, quand mon âme me quittera.

    Il m’embrasse. Encore une fois. Une fois de plus, une fois de plus où le rêve devient réalité.

    Après quelques instants de bonheur, quelques instants où le temps s’arrête, il se redresse doucement. Il m’aide à me lever en lui prenant la main et je me retrouve dans ses bras… Il me serre contre lui et il pose son menton sur le haut de ma tête. Il essuie mes larmes qui perlent sur ma joue.

    - Je reviendrai.

    Il dépose un baiser sur mon front.

    - Et toi, tu ne rentres pas chez toi ?

    - Non, je vais t’attendre, sinon je…

    - Et la nourriture ? Je… tu… il va te falloir à boire et à manger !

    - Il m’en reste…

    - Oui, mais pas assez.

    Il soupire…

    -Viens avec moi…

    - Je… tes parents vont appeler les miens.

    - Non j’ai une idée. Suis-moi.

    Je rassemble mes affaires. Il commence à escalader la falaise. Il essaye de montrer qu’il y arrive, ce qui est faux. Il hésite et risque de tomber plusieurs fois. Arrivé en haut, il se penche vers moi, il m’attrape les mains et m’aide à me hisser avec pas mal de difficultés hors de la fissure. Il me donne un baiser furtif pour ne pas montrer qu’il se sent mal et se retourne.

    Là, dans l’herbe haute, se tient un vélo bleu tout rouillé et mouillé par la pluie.

    - Je plains le propriétaire de ce vélo.

    Je souris.

    - C’est gentil de penser à moi.

    Il commence à avancer en riant.

    Je le suis et lui prends sa main.

    - Mais alors on va où ?

    - Surprise.

    Il me regarde et me sourit.

    ***

    Pendant bien plus d’une heure, on marche en se tenant la main. Au bout d’un moment, il se met à pleuvoir des cordes. Des grosses gouttes qui s’écrasent sur nos têtes et notre corps. On ne peut s’empêcher de rire et de courir en s’éclaboussant dans les flaques comme des enfants.

    Parfois, l’on voit des voitures de police qui rôdent. On se cache toujours, pensant qu’ils nous cherchent. On rit aux éclats…

    Environ une heure et demie plus tard, on arrive enfin devant la petite maison jaune pâle qui se tient dans l’avenue qui longe la plage. Je toque à la porte en attente d’une réponse.

    J’entends des pas, lourds et incertains. La clé tourne dans la serrure et la porte s’ouvre enfin. Quand il me voit. Il écarquille les yeux.

    - RILEY !

    Il me serre dans ses bras et je sens ses larmes qui tombent sur mon épaule. Très émotif. Derrière moi, Fira se met à rire. Antoine ouvre les yeux et, quand il la voit, il recule et devient rouge comme une tomate.

    - Ah oui, bonjour, désolé.

    Il nous invite à entrer et nous donne des serviettes. Nous nous asseyons sur son canapé rouge, main dans la main, couverture sur les épaules et chocolats chauds en main. Fira raconte sa version de l’histoire. Ma chute, mes soins, ses craintes. Son histoire finie, Antoine très attentif, écoute à présent la mienne. Liberté. Plaine. Falaise. Chute. Noir. Bonheur. Douleur. Peur. Il sourit quand il apprend que nous somme éperdument amoureux l’un de l’autre. Il apprend pour le sablier, pourquoi je voulais venir ici : il accepte de nous garder une semaine. Ses parents ne sont pas là, ils sont partis en voyage pendant plusieurs semaines nous raconte-t-il. Sa grand-mère vient le voir tous les jours, mais elle est très gentille et a une grande confiance en son petit fils. On ne risque pas qu’elle dévoile tout. De toute façon, on ne restera pas longtemps. Il ne sait pas que je vais bientôt mourir, que dans une semaine nous retournerons là bas…

    - Voilà tout ce qui s’est passé. Maintenant, toi, raconte-nous ce qui s’est passé en notre absence.

    J’apprends alors que mes parents sont fous d’inquiétudes, que la police, la gendarmerie, l’armée, l’état entier a été prévenu ! Lui, Antoine, n’a pas voulu appeler ses parents et restait chez lui, sur son canapé, toute la journée et ne bougeait plus. Je soupire et prends pitié de lui.

    Nous nous regardons. C’est Fira qui rompt le silence.

    - Sans vouloir réclamer, j’ai un petit creux moi.

    Je souris et je vais aider Antoine à préparer à manger. Nous logeons chacun dans une chambre. Moi avec lui, sur un matelas et elle dans la chambre d’amis.

    Et le temps reprend sa route. Lentement, il continu.

     

    Voilà maintenant une semaine que nous sommes ici. Nous sommes en train de préparer nos affaires, Antoine croit que nous allons chez moi, mais c’est faux. J’aurais aimé le prévenir, ainsi que ma famille, mais ils ne me laisseraient pas partir et Antoine voudrait venir avec moi. Des fois je regarde le monde, la rue, les maisons, et je suis nostalgique à l’idée de quitter tout ça. Surtout quand je regarde Fira. Je ne veux pas la quitter. Je la veux, à coté de moi, pour l’éternité.

    ***

    Nous partons, le soleil brille dans le ciel et nous sortons de la maison de son ami Antoine. Je ne veux pas y aller, car ça veut dire que la mort est proche. Riley a beaucoup de mal à avancer, à parler, à manger… La nuit a été horrible, des pleurs, des sanglots… C’est affreux. Je me meurs avec lui.

    Je ne suis plus rien sans lui.

    ***

    Le trajet du retour est moins long que celui qui nous a emmené jusqu’à chez Antoine. Ce n’est pas logique, mais c’est la vérité. Nous ne nous amusons pas et nous ne nous roulons pas dans la boue. Nous marchons, côte à côte à regarder nos pieds. Elle ne me voit pas, elle voit son monde à elle, sa vie, ses craintes. Moi je ne vois qu’elle, et les larmes qui me brouillent la vue. Je sens que je ne tiens plus sur mes jambes. Je vacille. Je m’effondre par terre. Je la regarde. Elle me regarde. Elle s’agenouille à coté de moi. Elle pleur elle aussi. Elle passe doucement et délicatement son bras sous mon épaule et m’aide à me relever. Je ne peux plus marcher. J’essaye de protester mais aucun son ne sort de ma bouche. Elle peine à m’aider. Mais elle le fait. Je l’admire, pour son courage, sa force, son espoir…

    Oh oui, je l’aime tant.

    Elle continu à marcher vers la plaine. Je sens mes yeux se fermer, je ne veux pas.

    Enfin nous arrivons à la crevasse. Elle m’aide à m’asseoir délicatement, les pieds dans le vide. Doucement, elle  commence à descendre. Arrivée en bas, elle me dit de la rejoindre. Avec le peu de force qui me reste et un immense effort, je descends. Arrivé en bas, j’essaye de rester debout. Mais je n’y arrive plus. Je suis fatigué. Je veux disparaître, mourir, je souffre, je n’en peux plus.

    ***

    Enfin il arrive en bas. Je m’assois et je me repose. C’est si difficile, et la fatigue de cette nuit blanche n’arrange rien. Riley est proche de la mort. Je tourne alors les yeux vers le sablier. Il y reste si peu de sable. Il ne lui reste même pas une demi-heure. Je me retourne et le cherche des yeux.

    - Riley !

    Il est allongé sur le sol, les yeux dans le vide.

    Je cours vers lui.

    - Riley tu vas bien ? Respire !

    Il  respire. Mais je le sens mourir peu à peu. Je le prends dans mes bras et je l’embrasse. Mais il ne réagit pas. Je verse de plus en plus de larmes. Je le lâche et ferme les yeux. Il essaye de murmurer quelque chose mais il ne peut pas. J’ouvre alors les yeux, il n’est plus là ! Où est-il ?

    Je retourne encore les yeux vers le sablier… et je le vois allongé sur le sable, le sable qui coule sur lui, dans sa bouche, dans ses yeux ouverts.

    Je crie. Je me précipite vers le sablier et je donne des coups de poings sur sa surface lisse. Il ne cède pas, et il se vide de plus en plus vite. Je pleure, je crie. Je m’effondre peu à peu à terre, vidée de mes forces, le visage trempé par les larmes. Je lève la tête, mes longs cheveux blonds qui tombent sur mon visage mouillé me troublent la vue. Mais je vois quand même le dernier grain qui, doucement, roule. Lentement. Je retiens mon souffle. Et soudain, le sablier se brise en mille morceaux. Je recule apeurée, les yeux écarquillés d'étonnement. Des minuscules morceaux de verre tombent tel une pluie d’étoiles argentées. Ils descendent lentement vers le sol, comme des plumes. Si légers. Si petits. Dans une douce mélodie, ils se posent tous, au sol. Les plus légers continuent de tomber, semblant flotter dans les airs. Alors, je cours vers Riley. Le verre s’enfonce douloureusement dans mes pieds, mais je continue d’avancer. Arrivée à ses cotés, je m’agenouille sur le sable et je passe ma main sous son cou pour soulever sa tête. Je sens de petits morceaux de verre froid qui tombent sur ma nuque. Légers, froids, luisants. Je pose ma main sur sa poitrine. Il est vivant. Il ouvre les yeux. Il me regarde et sourit.

    Je l’embrasse.

    Je serai

    La peur. L'amour. Libéré de ses chaines. Liberté.

    La vie.

    Les grains commencent à décoller du sol. Ils me mettent à tournoyer, à virevolter. A voler.

    Ils flottent et se déplacent au gré du vent. Ils bougent, ils sont vivants… Ils luisent.

    Doucement, ils s'élèvent vers la sortie. Ils volent vers la liberté. Ils sortent tous et montent encore plus haut dans le ciel.

    La poussière d’étoile s’illumine. Lumière. Vie.

    Mais au centre, un grain luit toujours. Posé sur le sol. Oublié de tous.

    Sa lumière est vive… Il éclaire plus que tous les autres réunis. Comme s'il était heureux. Comme s'il souriait.

    Celui-ci semble avoir été recréé. La vie après la mort. Le bien après le mal. La lumière après l'ombre.

    Il est posé là. Simplement, seul.

    Un grain de vie.

    Fin


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  • Voilà une avant première d'un texte que j'écrit pour un concours! ^^

     

    "Je suis un chat. Et alors ? me diriez-vous. Je m'appelle Félix. Banal, un nom peu original, je l'avoue.  Et je suis noir, avec un peu de blanc sur le ventre. Non je ne vais pas vous dire : Qui suis-je ? Et vous allez bêtement me répondre : Félix, le chat ! Non, je ne suis pas LE Félix, LE vrai ! Las… Bonne nouvelle, j'ai une petite particularité… Moins bonne nouvelle : c'est une mauvaise. Je suis maudit. Non pas maudit dans le sens où quelqu'un passe devant moi et dit : "Oh mon dieu je suis passé devant un chat noir !!!" Non, je suis maudit, tout simplement ! Par exemple je suis né avec 8 vies au lieu de 9, allez savoir pourquoi ! En tout cas, je suis là aujourd'hui, pour vous raconter une histoire… Elle m'est arrivée il y a une semaine. Non que c'était pour me rendre intéressant, mais c'était anticipé. Vous allez comprendre. Je l'ai appelée : Histoire de ne pas dormir du tout."

    Tom


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  • Voilà, l'hiver dernier en 2009, j'ai gagné un concours organisé par la corderie royale de Rochefort ! Le thème était un meurtre, et il y avait un début de texte !

    J'ai gagné le premier prix 12 ans et plus ( je crois ) et j'ai gagné 30 euros !!!!

    Bonne lecture !


    Le mystère papillon

     

     

       Un meurtre commis dans l’ombre à la corderie Royale, loin des réverbères et des allées passantes..

    Quelques  heures plus tard, dans un autre quartier de la ville de Rochefort, une jeune détective se réveille difficilement…

      

       Alice grommela. Comme si c’était l’heure d’aller enquêter à cette heure-ci de la nuit !

       Le son bruyant de son fax l’avait réveillé alors qu’elle flottait dans un rêve doux et agréable. Elle avait parcourut vite fait de ses profonds yeux noirs  la feuille verte qui était sortie du fax toute froissées, qui avait donc dû être envoyé en hâte…

       La jolie jeune fille enfila sa longue cape rouge à points noirs, ses jolis escarpins sombres et partit vers le bâtiment que tout les habitants de la ville appelait la Corderie Royale… Elle habitait à 1 ou 2 km de ce bâtiment et c’était la première fois qu’on lui demandait d’enquêter aussi loin. Elle soupira et commença à marcher pour économiser son peu d’énergie que lui avait fourni une si courte nuit de sommeil… Elle s’approcha des lieux où avait été commis le délit, le crime par conséquent.

       « J’espère qu’ils m’ont appelé pour quelque chose d’important au moins ! pensa-t-elle, ils ne peuvent plus se passer de moi ! »

       Elle sourit. Ca ne faisait même pas 1 semaine qu’elle travaillait, que déjà c’était comme si elle était une enquêteuse renommée dans la ville ! Ce qui était d’ailleurs un peu le cas…

       L’enquêteuse traversa l’entrée du grand labyrinthe et commença à arpenter les allées à la recherche du lieu où avait été commis le meurtre…

       Alice  entendit des voix et se dirigea vers cette direction… Elle reconnut celle de l’inspecteur Retro. On lui avait donné ce nom car il relançait toujours les modes vestimentaires de la semaine passée !

          « Bonsoir inspecteur ! »

          Il y avait ici l’inspecteur Retro, bien évidemment, et deux ou trois membres de la police judiciaire…

          Retro se retourna en sursautant…

       « Ah c’est vous, souffla-t-il dans un soupir de soulagement… Bonsoir Alice »

    - Alors,  puis-je voir la victime ? S’enquit-elle

    - Oui oui, bien sûr ! Suivez-moi ! »

       Il se tourna et arpenta à grands pas deux longues allées … Elle lui emboita le pas. Nous arrivâmes devant la personne assassinée. Ce n’était vraiment pas beau à voir.

       « C’était un jeune garçon de 7 mois ! »

       Il baissa les yeux, comme pour le deuil d’une personne… D’ailleurs c’en était un !

       Alice s’approcha et observa… D’abord à la dérobée, puis elle le fixa et l’observa en détails… Elle remarqua que sur longs et fins membres articulés, on pouvait voir le chiffre 36. Elle sourit, car encore une fois, elle avait trouvé la réponse au mystère que les autres n’avaient pas su élucider…

       « Accident habituel. Ecrasé, c’est simple ce jeune papillon se baladait quand un humain l’a écrasé… De toute façon, 7 mois, il a bien vécu sa vie ! »

       Elle sourit…

       « Alors quel est ce signe sur ses ailes ?

    - C’est un chiffre ! déclara-t-elle fièrement, les humains s’en servent pour beaucoup de choses, et notamment pour mesurer leurs pieds et pour vendre des chaussures à leur taille ! On en conclut que celui qui a écrasé ce papillon devait avoir aux alentours de 10-11 ans ! »

       Elle sourit et répondit vite fait à toutes les questions que lui posait l’inspecteur… Mais le labyrinthe était fermé, comment a-t-il fait pour entrer ? Comment savait-t-elle toutes ces choses sur les humains ? Pourquoi les avait-elle apprises ? Comment ? Où ?

       A la fin du questionnaire lassant que lui avait imposé Retro, Alice déploya ses ailes rouges à points noirs et s’envola…

       L’air était frais et doux. Elle avait hâte de retourner dormir au chaud. La jeune coccinelle avait raison, on l’avait dérangée pour rien, une fois de plus !

     

    Fin



    Tom Lévêque



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